Dans quelques heures, et comme tous les ans depuis déjà 8 années, le monde s'arrêtera pendant quelques minutes. Car à force de matraquage médiatique, et de par les nombreuses conséquences dramatiques qu'il a engendrées, c'est bien le 11 septembre 2001 qui est aujourd'hui la date la plus marquée dans l'inconscient collectif.
Ainsi, en ce huitième anniversaire du jour qui a le plus marqué l'histoire contemporaine, nous n'échapperons pas à la règle. Immanquablement, nos pensées et nos souvenirs seront tournés vers les images vues et revues de ces deux mastodontes de béton et d'acier, emblème du monétarisme triomphant, s'effondrant à la vitesse d'un immeuble que l'on démolit. Immanquablement, les médias de toutes sortes nous rappelleront le bilan officiel de 2986 victimes mortes en ce jour, soi-disant au nom d'un fanatisme religieux. Certain y ont vu une atteinte historique à l'intouchable géant américain, symboliquement frappé en plein cœur de son idéologie, et ont sorti le champagne ; d'autres y ont vu la plus grande tragédie du XXIème siècle, la quintessence de la barbarie religieuse moderne...
Mais à qui nos pensées doivent-elles aller ? Aux 2 595 civils suppôts du monétarisme, morts au service de la frénésie du dollar ? Aux 247 passagers et membres d'équipages des avions détournés ? Aux 403 pompiers et policiers morts en service ? Aux 125 employés du Pentagone ? Aux 19 "terroristes", abusés tant par leur foi fanatique et meurtrière que par les véritables chefs d'orchestre de ce massacre ? Pour pleurer des victimes, il faut bien entendu considérer le drame dans son ensemble.
Pour ma part, mes pensées iront en ce jour aux dizaines de milliers de victimes, civiles et militaires de toutes nationalités, de la Seconde Guerre d'Afghanistan, de la Guerre d'Irak, et des occupations qui s'en sont suivies. Officiellement tuées au nom de la démocratie, en réalité massacrées sur l'autel du monétarisme doctrinaire et intransigeant. Et c'est bien en leurs noms, ainsi que de tous ceux qui les suivront - et j'en suis pour ma part convaincu, de plus en plus nombreux - que nous pouvons qualifier le 11 septembre 2001 de "plus grande tragédie du XXIème siècle".
Mais, comme nous l'enseigne Leibniz, sachons rester optimistes. Cette date marque le début d'une accélération sans précédent de la transformation du monde. Et si l'échéance arrive à grands pas pour ceux qui l'ont orchestrée, il en est de même pour ceux qui, conscients et soucieux de l'avenir de leurs semblables, y voient une occasion historique de révolutionner l'ordre mondial établi depuis trop longtemps.
En ce jour particulier, bénéficiant d'une fenêtre médiatique unique, plus que jamais concentrons nos efforts pour faire éclater la vérité et ouvrir les yeux de nos concitoyens. Comme le disait Étienne Rey, un mensonge souvent n'est qu'une vérité qui se trompe de date. Et je crois que cette date est arrivée.