[Info] Le début de la fin du systeme bancaire US

Le sauvetage des banques américaines nécessiterait plus d’un billion de dollars
| JDF | 29.01.2009 | Mise à jour : 13H37
L’administration américaine semble avoir rejoint George Soros sur un point : il faudra encore des milliers de milliards pour renflouer le secteur bancaire américain.

Quand des milliards ne suffisent plus… Le Wall Street Journal publie aujourd’hui un article indiquant que les autorités américaines seraient en train d’élargir leur plan de sauvetage au secteur financier en débloquant, éventuellement, 1000 à 2000 milliards de dollars de plus. Selon le quotidien, le gouvernement Obama plancherait sur un nouveau projet qui pourrait être annoncé publiquement dans les prochains jours. Plusieurs pistes sont étudiées de l’achat d’actions ordinaires à la création d’une «bad bank» (mauvaise banque). Mais une porte-parole du Département du Trésor, citée dans le WSJ, aurait déclaré que «beaucoup d’options sont sur la table» concernant un «plan global», sans qu’il y ait pour le moment de «décisions définitives». L’objectif final de ce plan est bien entendu la reprise du crédit et le retour des capitaux privés dans les institutions financières.

Quelles possibilités ? Le Trésor américain a déjà déboursé 294 milliards de dollars sur les 700 milliards de dollars prévus par le plan TARP d’aide aux secteurs bancaire et automobile, et le reste ne serait pas suffisant. Selon des sources proches du dossier, ce plan global pourrait atteindre 1000 à 2000 milliards de dollars et prendre diverses formes. La création d’une «bad bank» semble probable. Il s’agirait d’une banque contrôlée par l’Etat pour sortir les actifs «toxiques» des comptes des institutions financières américaines, une perspective qui à provoquer un regain de confiance et a dopé les valeurs financières hier à Wall Street.

L’injection d’argent la plus efficace

L’administration chercherait surtout le meilleur moyen d’injecter efficacement de l’argent dans les banques. L’Etat pourrait même le faire par l’achat d’actions ordinaires, ce qu’il ne s’était pas autorisé jusque là pour protéger le contribuable et le système bancaire. En effet, si le gouvernement choisit d’acheter des actions ordinaires, de nombreuses banques seront alors sous contrôle de l’Etat. L’importance de l’injection que doit effectuer le gouvernement pour sauvegarder de manière efficace les banques lui confèrera une solide position de contrôle sur celles-ci.

Reste que cette approche est très controversée. Pour le directeur adjoint de l’Institut Peterson de Washington, Adam Posen, il est important que ce contrôle soit le plus bref possible pour un retour au plein contrôle privé le plus rapidement possible est d’avoir des banques sous le contrôle du gouvernement assez lourde, aussi brièvement que possible. Même si l’Etat devra rester suffisamment longtemps au capital des banques pour assurer l’élimination des mauvais actifs et la recapitalisation. Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner s’oppose aussi à cette possibilité et souhaite éviter la nationalisation des banques «pour préserver ce système». Mais, vu la faiblesse du secteur bancaire, il semble impossible que le gouvernement puisse éviter de posséder certaines banques sur une période temporaire.

Il existe une autre option tout aussi critiquée, celle de l’achat par l’Etat d’obligations convertibles en actions. Cela permettrait aux banques de pouvoir rembourser ces obligations lors de leur rétablissement, et d’éviter ainsi le contrôle du gouvernement. Mais pour certains critiques, cette solution ne serait pas non plus suffisante.

George Soros, qui s’est exprimé lors du forum économique et social de Davos, estime que le gouvernement américain fait fausse route. Il privilégierait la création d’une «bonne banque» pour recapitaliser les bons actifs et isoler les mauvais plutôt qu’une «bad bank». Il invite aussi le FMI à utiliser ses droits de tirage spéciaux pour injecter plus d’argent dans l’économie mondiale.
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