Les génies de Wall Street ont trouvé une autre façon de jouer de l’argent et ont appelé ça investir. Oubliez les titres adossés à des créances hypothécaires (ne serait-ce pas agréable ?). La titrisation de l'assurance-vie [1] est le nouveau truc excitant à Wall Street. Et la chose la plus plaisante, c’est que plus vous mourrez vite, plus ça rapporte d'argent.
Peut-être que le rationnement des soins fera son grand retour.
Le New York Times explique comment ça marche : Les banquiers prévoient d'acheter des life settlements, des polices d'assurance-vie que des gens malades et âgés vendent au comptant, par exemple 400.000 dollars pour une police d’un million de dollars, en fonction de l'espérance de vie de l'assuré. Ils projettent ensuite de titriser ces polices, selon le jargon de Wall Street, en les empaquetant par centaines ou milliers dans des obligations. Et puis, ils revendront ces obligations à des investisseurs du style grands fonds de pension, qui recevront les versements au moment où les gens assurés mourront. [2]
Plus tôt l'assuré décédera, plus le rapport sera grand. Mais, si les gens vivent plus longtemps que prévu, les investisseurs pourraient obtenir un rendement médiocre ou même perdre de l'argent.
Est-ce que quelqu'un pourrait réglementer ces gens avant que nous, ou ce qu'il restera de nous, ayons à courir vers les Chinois pour encore plus d'argent pour les renflouer ?
Résumons tout ceci : les gens riches ont trouvé le moyen de spéculer sur combien de temps vivront les gens désespérés financièrement. Nous vivons dans un roman de Philip K. Dick
Original :
www.truthdig.com/eartotheground/item/20090907_wall_street_comes_up_with_a_great_idea_for_the_next_recession/Traduction copyleft de Pétrus Lombard
Notes de traduction
[1] Titrisations de l'assurance-vie signifie créer des titres boursiers négociables avec des assurances-vie de particuliers. C’est une idée du même style que la titrisation des hypothèques.
[2] En d’autres termes, les fonds de pension, de l’exemple utilisé, deviennent propriétaires d’obligations représentant chacune de fines tranches d’une multitude d’assurances-vie rachetées à vil prix par rapport à ce qu’elles rapporteront à la mort des assurés. Puis, les détenteurs de ces obligations continuent à payer leur quote-part sur les primes des assurances-vie et, à la mort des assurés, touchent leur quote-part du remboursement des assurances-vie. Les détenteurs de ces obligations ont donc tout intérêt à ce que les assurés meurent vite pour avoir à payer pendant moins longtemps les cotisations. Remarquons que, à la base de cette combine, il y a la certitude que beaucoup d’assurés devront brader leur assurance-vie.
Source: (Là on a du souci à se faire)
http://www.alterinfo.net/Wall-Street-a-trouve-une-idee-geniale-pour-la-recession-proche_a36388.html