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 Agriculteurs dans le gouffre

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MessageSujet: Agriculteurs dans le gouffre   Agriculteurs dans le gouffre EmptySam 17 Oct 2009 - 2:35

Citation :
Les agriculteurs français ont manifesté dans tout le pays, vendredi 16 octobre. En manque de trésorerie, ils demandent au gouvernement une aide d'urgence pour les aider à sortir de la crise que leur secteur traverse. Selon le ministre de l'agriculture, leurs revenus auraient baissé de 10 % à 20 % en 2009. Déjà lourdement endettés, confrontés à la chute des cours, la plupart doivent en outre se mettre en conformité avec les normes européennes.
François Perrin, 42 ans, est père de trois enfants. Il est à la tête, avec deux associés, d'une exploitation de 230 hectares en Vendée qui compte 183 vaches allaitantes et 160 mères truies. Il travaille douze heures par jour, deux week-ends sur trois, et s'autorise deux semaines de vacances par an pour un salaire mensuel de 1 100 euros.

Malgré son rythme de travail, son entreprise est aujourd'hui endettée à hauteur de 48 %. Et depuis 2007, il travaille à perte en raison de la hausse des prix des aliments et de l'effondrement du cours du porc. "La production d'un kilo de porc me coûte 1,25 euro, mais je ne le vends que 1,01 euro. Je perds 24 centimes par kilo", résume-t-il. Depuis trois ans, François Perrin est obligé de décapitaliser peu à peu pour nourrir sa famille. "Je refuse que mes enfants souffrent de la situation. Je continue de prélever chaque mois 1 100 euros pour subvenir à nos besoins", admet-il, presque gêné. Face aux difficultés qui s'accumulent, les trois associés se sont résolus au printemps à profiter du plan Barnier : ils ont emprunté 60 000 euros. Mais François ignore comment il va pouvoir rembourser ses dettes et réclame l'aide de l'Etat.

Son fils aîné, aujourd'hui en bac pro, envisage de le rejoindre à la ferme. Et malgré la dureté de son métier, François n'a pas l'intention de l'en empêcher : "Je ferais tout pour que mon fils garde l'exploitation. Il ne faut pas décourager les jeunes. Je suis optimiste. On aura toujours besoin d'agriculteurs, mais nous avons besoin d'aide..."

Emmanuelle Rivière a 24 ans. Pour elle, "ça ne peut plus durer, on est au bord de la falaise". Elle a rejoint en 2007 l'exploitation familiale fondée par son grand-père en Vendée. Elle y produit des céréales, des produits laitiers et des lapins. Lors de son installation, elle a dû emprunter 110 000 euros à l'Etat pour mettre les bâtiments en conformité avec les normes européennes, "toutes ces petites choses qui s'accumulent et nous étouffent".

Deux ans plus tard, elle n'arrive déjà plus à faire face : "Les prix de vente ne couvrent pas les charges, explique-t-elle. Je rembourse mon emprunt à hauteur de 900 euros par mois. Et je sors la même chose pour vivre. Un smic pour la dette et un smic pour moi."

Emmanuelle travaille en moyenne 70 heures par semaine et peut prendre jusqu'à 15 jours de vacances par an, "parce qu'on est cinq" sur l'exploitation. "Mais je ne regrette rien, j'ai toujours voulu faire ce métier, j'en connaissais les contraintes. Je ne fais pas ça pour l'argent, c'est un projet de vie. Avant, on avait une certaine lisibilité, mais aujourd'hui, je ne suis pas certaine de pouvoir continuer jusqu'à la fin de ma carrière..."

Thomas Lapie a 37 ans. Il dirige avec son frère et un associé une exploitation de 150 mères truies et de grande culture dans la Marne. Il s'autorise une semaine de vacances par an et quelques week-ends. Depuis l'an dernier, lui aussi travaille à perte. Si les cours du porc ne remontent pas, il prévoit un déficit de 40 000 euros cette année. "Actuellement, je me rémunère au smic. Je prélève 1 000 euros sur les pertes de l'exploitation. Faut bien faire vivre sa famille", déplore-t-il.

Thomas et ses associés n'ont pas encore fini de rembourser un emprunt de 480 000 euros contracté en 2 000 pour la mise à neuf de leurs bâtiments. Il y a quelques semaines, ils ont pourtant dû se résoudre à emprunter de nouveau 60 000 euros à la banque, cette fois-ci pour renflouer leur trésorerie. "Si les banques ne suivent pas, c'est la clé sous la porte. On est à bout", souffle-t-il. Et ce n'est pas fini : en 2013, il devra se conformer aux nouvelles normes européennes. "Toutes ces normes nous étranglent. On n'a pas le choix. Ce n'est plus viable. On est en train de mourir, soupire-t-il, avant de dénoncer les marges des grandes surfaces, "qui décident seules des prix". "Ce soir, je me coucherai moins riche que ce matin. C'est sûr que toutes ces dettes m'angoissent, mais j'ai bon espoir de vivre un jour de mon métier. Mon fils de 7 ans m'accompagne déjà nourrir les cochons..."
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MessageSujet: Re: Agriculteurs dans le gouffre   Agriculteurs dans le gouffre EmptySam 17 Oct 2009 - 5:46

Et y'a encore des gens pour penser qu'ils ont un avenir dans cette société Rolling Eyes
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