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 Un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps

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Pierre

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MessageSujet: Un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps   Un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps EmptyJeu 21 Mai 2009 - 10:32

par Pauline Imbach

En France, les journées du 10 et du 23 mai ont été choisies pour honorer le souvenir des esclaves et commémorer l’abolition de l’esclavage décrétée en 1848. Depuis 2006, le Comité pour la mémoire de l’esclavage avait fixé au 10 mai les cérémonies officielles du souvenir. Mais les associations regroupant les Français d’outre-mer ont toujours boycotté et contesté cette date. Cette année, une deuxième journée officielle a été ajoutée, celle du 23 mai. Pour la plupart des associations d’outre-mer, c’est cette date qu’il faut retenir, car c’est le 23 mai 1848 que les esclaves martiniquais ont vécu leur premier jour de liberté, c’est le 23 mai 1998 que plus de 40 000 descendants d’esclaves ont marché silencieusement dans les rues de Paris, et c’est le 23 mai 2001 qu’a été publiée la loi "Taubira" au journal officie |2|.

L’histoire officielle, celle sur laquelle on légifère, est faite de dates commémoratives durant lesquelles la récupération politique est de mise. Ainsi, par exemple, le 10 mai prochain à l’occasion de la journée de « commémoration de l’abolition de l’esclavage », le président Sarkozy présidera une cérémonie pendant qu’Alain Juppé, ancien Premier ministre, Maire de Bordeaux, Michèle Alliot-Marie, Ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales, Christine Albanel, Ministre de la culture et de la communication et Yves Jégo, Secrétaire d’état chargé de l’outre-mer inaugureront les nouvelles salles permanentes « Bordeaux, le commerce atlantique et l’esclavage » au Musée d’Aquitaine.
Améliorer l’image de son gouvernement en dénonçant le passé esclavagiste de la France, tout en perpétuant une politique française intérieure et extérieure de domination et d’exploitation, quelle belle hypocrisie !

Un siècle et demi après l’abolition officielle de l’esclavage, pouvons-nous affirmer que celui-ci a disparu ? Les pouvoirs politiques peuvent-ils le commémorer comme s’il appartenait seulement au passé ?
Depuis l’abolition officielle de l’esclavage, bien d’autres formes de domination et d’exploitation similaires ont pris le relais, c’est pourquoi son abolition constitue aujourd’hui encore un enjeu majeur.

La dette du Tiers Monde ou comment fabriquer les conditions d’exploitation et d’esclavage

Les grandes puissances, les institutions financières internationales (FMI et Banque mondiale), les entreprises multinationales, notamment à travers le mécanisme de la dette, sont responsables du pillage de l’économie des pays du tiers-monde et des libertés des peuples du Sud. La dette des Pays en voie de développement est estimée à 3 360 milliards de dollars. Elle maintient 85% de l’humanité dans la misère : les pays pauvres payent plus pour leur dette que pour leurs budgets de santé et d’éducation réunis. Ces pays ont remboursé l’équivalent de 102 fois ce qu’ils devaient en 1970, mais entre temps leur dette a été multipliée par 48 |3| . La dette est un des mécanismes du maintien et de fabrication des conditions d’exploitation et d’esclavage. Abolir la dette de manière totale et sans condition, constituerait un premier pas important pour l’abolition de l’esclavage.

Tant que les droits humains fondamentaux ne seront pas garantis, l’esclavage existera

La souveraineté politique et économique des pays du Sud est bafouée et les droits humains fondamentaux ne sont pas garantis. Un être humain qui n’a pas d’accès à l’eau, à la nourriture et à d’autres droits et besoins fondamentaux n’est pas libre. Il faut 80 milliards de dollars par an pendant 10 ans pour assurer à la totalité de la population les services sociaux essentiels (éducation primaire, santé, eau, assainissement). Ainsi il suffirait d’un prélèvement de 2 millièmes sur le patrimoine cumulé des 10,1 millions de millionnaires en 2007 (estimé à 40 700 Milliards de $) pour trouver les 80 milliards de dollars nécessaires |4| . Le refus du partage des richesses (le revenu des 500 individus les plus riches de la planète dépasse les revenus cumulés des 416 millions de personnes les plus pauvres) et le maintien délibéré de populations entières dans des conditions de vie contraires aux droits humains est une forme d’esclavage.

Capitalisme et esclavage font bon ménage

On peut aussi se demander si les travailleurs soumis aux Accords de Partenariat Économique (APE) visant à libéraliser les échanges, sont libres. Si les migrants obligés de quitter leurs pays, leurs familles, leurs amis dans l’espoir de pouvoir vivre, sont libres. Si les sans papiers que l’Europe fabrique pour fournir une main d’œuvre bon marché à ses entrepreneurs, ne sont pas des esclaves. Si les enfermer dans des camps de la honte avant de les « déporter », n’est pas le signe d’une société qui considère que les êtres humains ne sont pas tous libres et égaux. Et si les enfants qui travaillent dans les usines, aux quatre coins du monde pour alimenter le Nord en gadgets ne sont pas eux aussi des esclaves. La liste serait longue, les esclaves modernes du système néocolonial et capitaliste sont nombreux. Mettre le profit au cœur du système engendre inévitablement exploitation et esclavage, c’est le système actuel qui crée les conditions d’exploitation et d’esclavage des populations. Il faut sortir du capitalisme pour abolir l’esclavage et prôner un système centré sur les besoins humains fondamentaux. On ne pas crier au tout profit et s’insurger contre l’esclavage.

Ainsi, commémorer l’abolition de l’esclavage, c’est aussi mettre en lumière que le système capitaliste est le vecteur d’un nouvel esclavage dont l’abolition doit mobiliser les consciences à l’échelle internationale. La liberté se conquiert, il n’est pas encore temps de la commémorer.

Source: http://www.alterinfo.net/Un-monde-d-esclavage-maquille-au-gout-de-notre-temps_a32578.html
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