Un rapport commandé par les autorités met en évidence l’efficacité de la vidéosurveillance, en terme de dissuasion notamment. En France, Big Brother ne demande qu’à se développer
(Rédaction internationale) - Un rapport des autorités ayant pour objectif "d’évaluer et quantifier l’efficacité de la vidéo protection" met en avant les bénéfices de la vidéosurveillance en matière sécuritaire. Le rapport a été réalisé à grande échelle sur 63 brigades de gendarmerie et sur un tiers des 146 circonscriptions de police dotées de moyens de vidéo protection. En tout cinq millions de personnes vivant dans les communes grandes ou petites, entre 2000 et 2008, ont été concernées.
Effet préventif à forte dose
Première conclusion : la vidéo dissuasion ça marche ! "L’impact le plus significatif concerne les agressions contre les personnes où la progression a été mieux contenue dans les villes équipées de vidéo protection". Depuis 2000, en zone police et gendarmes, alors que les actes ont grimpé de plus de 40 % d’une manière générale, ils ont augmenté deux fois moins vite dans la cinquantaine de villes vidéo protégées. Mais il faut y mettre les moyens. "La densité de caméras a un effet préventif pour les agressions contre les personnes. Une densité trop faible ne permet pas, de maîtriser les agressions puisqu’en dessous d’une caméra pour 2000 habitants, les agressions contre les personnes progressent même plus vite (+ 44,8 %) que dans les villes qui n’ont aucun équipement (+40,5 %)", constatent les enquêteurs.
Mais les enquêtes piètienent
En revanche, si l’effet préventif joue, les enquêtes piétinent. "Mesuré globalement, l’impact sur le taux d’élucidation reste encore peu marqué dans les villes équipées de vidéo protection, même si un nombre croissant de personnes est mis en cause ou identifié grâce aux caméras". La raison avancée est simple : les caméras doivent être à haute résolution d’image. Une réalité rare. De plus notent adroitement les rapporteurs "les membres des équipes du grand banditisme gardent leur sang froid dans l’action, même lorsqu’ils se savent filmés par une caméra de surveillance, utilisant divers équipements, matériels et méthodes pour ne pas se faire identifier (cagoules, masques, véhicules volés, voire brassards de police…)".
La véritable bonne surprise du rapport tend surtout à contrecarrer une idée très répandue à gauche comme à droite : "l’effet plumeau, c’est-à-dire un déplacement de la délinquance vers les zones non couvertes [par la vidéosurveillance], ne semble pas avéré".
Adapté à certaines situations
Le nouveau rapport vient alimenter le débat autour de Big Brother. En 2008, un rapport de Scotland Yard avait conclu en 2008 à l’inefficacité des systèmes de vidéosurveillance. Les villes françaises aussi prennent parti. Par exemple Roubaix et Tourcoing se sont équipées mais à Lille on ne veut pas en entendre parler. "De multiples études ont montré son échec. Sur l’espace public, c’est insuffisant si ce n’est pas accompagné d’une présence humaine. […] C’est efficace uniquement dans les lieux fermés et non complexes", précise Roger Vicot, adjoint au maire de Lille à la sécurité.
Côté police, on apprécie néanmoins l’apport des caméras : "On est favorables à son développement, mais de manière réfléchie, Un policier n’est pas un vidéosurveillant. On n’est pas là pour fliquer les gens, mais pour leur sécurité. Leur vie privée est complètement exclue. L’utilisation est très encadrée par la loi", indique le capitaine Grandin, de la direction départementale de la sécurité publique. Et le système fait ses preuves lors d’événement particuliers, permetant d’éviter des échauffourées en déployant les forces de l’ordre plus rapidement. Laetitia Gueugnon
Source :
http://www.armees.com/Video-surveillance-Big-Brother.html